Défendre la liberté d’expression

S’exprimer librement est central à la vie au sein d’une société ouverte et juste. Sans cette liberté fondamentale, nul ne peut revendiquer ou protéger ses autres droits humains. La liberté d’expression permet de rechercher, recevoir et partager des informations et des idées, sans crainte ni ingérence indue. Elle est essentielle pour :

  • La participation citoyenne et le développement des sociétés
  • La solidarité et la défense des droits des autres : Amplifier les voix des plus vulnérables et exiger des changements.

Pourtant, cette liberté est loin d’être garantie partout dans le monde. Des personnes sont emprisonnées, persécutées, voire tuées pour avoir exercé leur droit de s’exprimer.

Depuis les débuts d’Amnesty International, l’organisation soutient et protège des personnes qui s’expriment haut et fort – en leur nom propre ou en faveur d’autres personnes. Nous travaillons avec des journalistes, des avocat.e.s,  des travailleurs sociaux, des enseignant.e.s, des syndicalistes, et des défenseurs des droits humains.

Un droit bafoué à l’échelle mondiale

Malgré la reconnaissance de la liberté d’expression dans presque toutes les constitutions du monde, la réalité est bien différente. Les gouvernements utilisent des lois vagues et répressives pour faire taire les voix dissidentes. Les journalistes, les défenseur·e·s des droits humains, les militant·e·s, les travailleurs sociaux, les enseignant·e·s et les syndicalistes sont pris pour cible simplement parce qu’ils exercent pacifiquement ce droit.

Des pratiques courantes d’oppression comprennent :

  • Arrestations et détentions arbitraires pour des publications ou des discours critiques.
  • Lois sur les « fausses nouvelles » ou « l’incitation à l’ordre public », utilisées pour criminaliser les opinions.
  • Fermeture de médias indépendants et d’associations, réduisant l’espace civique.

VOUS VOULEZ APPRENDRE PLUS SUR LA LIBERTÉ D’EXPRESSION?

PARTICIPEZ A NOTRE FORMATION EN LIGNE

(Content)

Amnesty International enquête sur les violations de la liberté d’expression, mène des campagnes de sensibilisation, et fait pression sur les gouvernements pour libérer les prisonniers d’opinion et abroger les lois répressives.

Ce que vous pouvez faire pour défendre la liberté d’expression

  • Agir avec Amnesty : Signez des pétitions, participez à des campagnes et rejoignez des actions pour soutenir les prisonnier·e·s d’opinion.
  • Sensibiliser autour de vous : Parlez des violations des droits humains, promouvoir la liberté d’expression et encouragez le débat.
  • Exiger des comptes aux autorités : Écrivez aux responsables politiques pour demander la fin des lois liberticides et la libération des personnes emprisonnées pour leurs opinions.

La liberté d’expression est un droit qui nous concerne toutes et tous. Ensemble, nous pouvons protéger ceux qui osent parler et faire en sorte que cette liberté devienne une réalité pour toutes les personnes partout dans le monde.

Amnesty se mobilise dans le monde entier en faveur de milliers de prisonniers d’opinion – des personnes n’ayant ni eu recours à la violence ni prôné son usage mais qui sont emprisonnées en raison de leur identité (orientation sexuelle, origine ethnique, nationale ou sociale, langue, naissance, couleur de peau, sexe ou situation économique) ou de leurs convictions (religieuses, politiques ou autres).

Que demande Amnesty International ?

  • La libération immédiate et sans condition des prisonniers d’opinion du monde entier.
  • L’abrogation de toutes les lois prévoyant des sanctions contre les personnes qui s’expriment haut et fort ou mènent une action de protestation non violente.
  • Mettre fin à l’instrumentalisation des lois en vigueur pour entraver la liberté d’expression.

La liberté d’expression est étroitement liée à la liberté d’association et de réunion pacifique. Ces trois libertés fondamentales sont étroitement liées et se renforcent mutuellement. Ensemble, elles forment la base de tout espace civique ouvert où les individus peuvent s’organiser, exprimer leurs idées et revendiquer leurs droits sans craindre de représailles.

Liberté d’association : Le droit de se rassembler pour défendre des causes

La liberté d’association permet de rencontrer différentes acteurs de la société, [HO1] de former ou rejoindre des groupes, des syndicats ou des ONG pour promouvoir des idées ou défendre des droits. Cette liberté est cruciale pour l’activisme, le travail des défenseur·e·s des droits humains et la construction d’une société civile forte.

Malheureusement, dans plusieurs pays, les associations sont :

  • Dissoutes arbitrairement ou empêchées de s’enregistrer.
  • Criminalisées sous prétexte de « menace à la sécurité nationale ».
  • Privées de financements ou surveillées de manière intrusive.

Que demande Amnesty International ?

  • Abroger ou modifier les lois restrictives à la création, à l’enregistrement et à l’exercice du droit d’association.
  • Respecter les standards internationaux et se conformer aux normes internationales (PIDCP).
  • Garantir un environnement libre et protéger les membres des Organisations de la Société Civile.

Liberté de réunion pacifique : Le droit de manifester pour le changement

La liberté de réunion pacifique vous donne le droit de participer à des rassemblements, des marches ou des sit-in pour exprimer collectivement des idées ou contester des injustices. Ce droit est crucial pour faire pression sur les décideurs et porter la voix des populations.

Or, de nombreux gouvernements :

  • Interdisent ou répriment violemment les manifestations.
  • Adoptent des lois restrictives exigeant des autorisations.
  • Criminalisent les manifestant·e·s avec des accusations vagues comme « trouble à l’ordre public » ou « insurrection ».

Que demande Amnesty International ?

  • Abrogation des lois répressives qui restreignent la liberté de manifester pacifique.
  • Mettre fin aux interdictions de manifester et à la répression des manifestations.

Liberté de la presse

La liberté de la presse est un fondement indispensable de toute société juste et égalitaire. Elle garantit le droit des journalistes et des médias d’enquêter, de rendre compte et d’informer librement sur des sujets qui façonnent nos vies et influencent les décisions publiques. Sans cette liberté, l’accès à l’information est entravé, la transparence disparaît, et les abus de pouvoir prolifèrent sans entrave.

Pourtant, dans de nombreux pays, les journalistes font face à des formes graves de répression : Arrestations et détentions arbitraires pour avoir révélé des informations, des violations des droits humains ou critiqué les autorités ; Censure et fermeture de médias indépendants, limitant l’accès à des informations diversifiées ; Harcèlement, menaces et violences physiques, parfois jusqu’à l’assassinat, pour réduire les voix dissidentes au silence.

En période de conflit ou de crise, les risques augmentent. A Gaza, au Liban, en Iran ou en Russie des journalistes ayant documenté des exactions ou des crimes de guerre ont été arrêtés, torturés, condamnés à mort et tués. Ces attaques visent non seulement les journalistes, mais aussi le droit des populations à être informées.

Amnesty International enquête sur ces atteintes, plaide pour la protection des journalistes et demande aux États de respecter leurs obligations internationales en matière de liberté de la presse. 

L’ère du numérique et les atteintes à la vie privée

Le monde numérique réduit certaines inégalités et permet à un nombre croissant de personnes d’accéder aux informations essentielles pour interpeller les gouvernements et les entreprises. Internet donne aux sept milliards d’habitants de la planète les moyens d’agir, en partageant leurs observations et expériences, quelle que soit leur réalité.

Cependant, les États et certaines entreprises exploitent de plus en plus ces espaces numériques pour surveiller, censurer et contrôler les individus. Des enquêtes menées par Amnesty International ont révélé que des technologies sophistiquées, comme les logiciels espions, sont utilisées pour infiltrer les appareils de militants, journalistes et défenseurs des droits humains. Ces outils permettent de lire des courriels privés, de suivre des déplacements ou encore d’activer à distance la caméra et le microphone d’un appareil pour enregistrer les activités de la personne ciblée, constituant une grave violation du droit à la vie privée.

Protection des données et surveillance illégale

L’utilisation abusive des technologies de surveillance menace la sécurité des défenseurs des droits humains et entrave leur capacité à mener leur travail. Amnesty a documenté plusieurs cas où des logiciels espions, comme Pegasus, ont été utilisés pour surveiller des activistes et des opposants politiques, mettant leur vie en danger et exposant leurs réseaux. Ces pratiques violent non seulement le droit à la vie privée, mais portent également atteinte à la liberté d’expression et d’association.

Amnesty International appelle à des régulations strictes pour protéger les données personnelles, limiter l’usage des technologies de surveillance et garantir que les outils numériques ne deviennent pas des instruments de répression. La protection de la vie privée est essentielle pour préserver l’espace civique et permettre à chacun d’agir sans crainte dans un environnement numérique respectueux des droits humains.

La liberté d’expression en Algérie

Malgré les garanties inscrites dans la Constitution algérienne de 2020 en faveur des libertés fondamentales, la réalité sur le terrain demeure préoccupante.

Les autorités algériennes continuent d’étouffer l’espace civique en maintenant leur répression sévère des droits humains, notamment des droits à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association. La législation nationale n’est pas en conformité avec la Constitution de 2020 qui garantie l’exercice du droit d’association et le droit de réunion pacifique à la simple déclaration, les lois en vigueurs entravent ces libertés.

Amendements du code pénal et répression accrue

Les autorités ont ramendé le code pénal ; des dispositions ont été utilisées pour réprimer les libertés d’expression, d’association et de réunion pacifique. Amnesty International a documenté des cas où des manifestant·e·s pacifiques, des journalistes, des militant·e·s et des défenseur·e·s des droits humains ont été poursuivis pour des accusations liées au terrorisme, en vertu de l’article 87 bis, pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique. 

Les amendements apportés au code pénal, en particulier ceux adoptés en 2021, sont utilisés pour réprimer la dissidence pacifique et restreindre les libertés fondamentales. Ces amendements, notamment l’article 87 bis relatif au terrorisme et les articles 95 bis et 95 ter concernant la réception de fonds étrangers, sont formulés en des termes vagues et ambigus permettant une interprétation large et arbitraire.

Ils servent souvent à criminaliser le travail des militants, des défenseurs des droits humains, des journalistes, des syndicalistes ou même des citoyens exprimant pacifiquement leurs opinions. Cela constitue une instrumentalisation croissante du droit pénal, notamment depuis le mouvement pacifique du Hirak. De nombreuses personnes ont été poursuivies et emprisonnées pour avoir critiqué pacifiquement les institutions, participé à des manifestations ou collaboré avec des organisations internationales.

Ces pratiques constituent une menace directe à la liberté d’expression, à la liberté d’association et à la liberté de manifester.

Liberté d’expression, d’association et de réunion

Les autorités algériennes continuent d’étouffer l’espace civique en maintenant leur répression sévère des droits humains, notamment des droits à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association. La législation nationale n’est pas en conformité avec la Constitution de 2020 qui garantie l’exercice du droit d’association et le droit de réunion pacifique à la simple déclaration, les lois en vigueurs entravent ces libertés.  

Que demandes Amnesty International:

  • Libérer immédiatement et sans condition toutes les personnes détenues pour avoir exercé pacifiquement leurs droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion.
  • Abroger ou modifier les lois utilisées pour criminaliser l’exercice pacifique de ces droits, en conformité avec les obligations internationales de l’Algérie en matière de droits humains.
  • Mettre en conformité la législation nationale avec les garanties constitutionnelles et standards internationaux concernant les libertés fondamentales.
  • Garantir un environnement sûr et favorable pour les défenseurs des droits humains, les journalistes et les militants, leur permettant d’opérer sans crainte de représailles.
  • Mettre fin aux restrictions arbitraires imposées aux médias indépendants et aux organisations de la société civile.

Rejoignez-nous pour défendre la liberté d’expression

DEVENEZ MEMBRE

JE DEVIENS MEMBRE