Russie. Un an après la mort d’Alexeï Navalny, nous réclamons la vérité et l’établissement des responsabilités

À l’occasion du premier anniversaire de la mort en détention du politicien de l’opposition et prisonnier d’opinion russe Alexeï Navalny, Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, a déclaré :

« Il y a un an, Alexeï Navalny, prisonnier d’opinion qui avait courageusement dénoncé la répression menée par l’État russe et la corruption, perdait la vie dans une prison russe isolée. Cet anniversaire est l’occasion de rappeler à Vladimir Poutine que les questions relatives à la mort d’Alexeï Navalny n’ont pas disparu, pas plus que les appels à rendre des comptes. Le Kremlin se trompe s’il pense que le souvenir d’Alexeï Navalny s’estompera et qu’une enquête approfondie sur sa mort pourra être évitée. Notre détermination à obtenir justice reste plus forte que jamais. Seule une enquête effectuée par des experts internationaux indépendants et impartiaux peut garantir que la vérité soit révélée, et le monde n’en attend pas moins.

« Alexeï Navalny incarnait le courage et la résilience. Il a apporté optimisme et espoir, rassemblant des milliers de personnes qui ont osé s’opposer aux abus de pouvoir et aux violations des droits humains. Il a remis en question un système stagnant marqué par la répression et la silenciation des opposant·e·s politiques et des minorités.

L’État russe n’est pas parvenu à briser Alexeï Navalny, malgré son emprisonnement injuste, la torture et les placements répétés à l’isolement. Même après sa mort, ce qui subsiste de sa résistance continue d’inspirer celles et ceux qui croient en un avenir meilleur.

Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International

« L’État russe n’est pas parvenu à briser Alexeï Navalny, malgré son emprisonnement injuste, la torture et les placements répétés à l’isolement. Même après sa mort, ce qui subsiste de sa résistance continue d’inspirer celles et ceux qui croient en un avenir meilleur. Nous honorons sa mémoire en nous montrant solidaires de toutes les personnes qui, malgré la répression croissante, continuent de rechercher la vérité, la justice et la liberté.

« Parmi elles figurent Antonina Favorskaïa, Sergueï Kareline, Konstantine Gabov et Artiom Kriguer, qui encourent des peines d’emprisonnement pour “participation à une communauté extrémiste” en raison de leur contribution à des projets fondés par Alexeï Navalny en relation avec les médias. Leur résilience reflète les principes mêmes pour lesquels Alexeï Navalny s’est battu. Nous sommes scandalisé·e·s par la peine de huit ans prononcée contre Daniel Kholodny, poursuivi sur la base d’accusations arbitraires similaires d’”extrémisme”, simplement parce qu’il travaillait en tant que directeur informatique pour l’une des chaînes d’Alexeï Navalny.

« Nous condamnons aussi fermement les poursuites pénales engagées contre les avocats d’Alexeï Navalny – Alexeï Lipster, Vadim Kobzev et Igor Sergunine – qui ont été incarcérés pour “extrémisme” simplement parce qu’ils défendaient leur client. Amnesty International demande leur libération immédiate et inconditionnelle, et exhorte la communauté internationale à intensifier les pressions sur le gouvernement russe afin de l’inciter à mettre fin à ces poursuites et à d’autres, qui sont motivées par des considérations politiques. »