Les autorités israéliennes doivent immédiatement lever l’interdiction de voyager infligée manifestement à titre punitif à Laith Abu Zeyad, chargé de campagne sur Israël et territoires palestiniens occupés (TPO) à Amnesty International, a déclaré Amnesty International le 28 mai, une audience devant avoir lieu dimanche devant un tribunal de district de Jérusalem.
L’organisation a lancé une campagne numérique pour soutenir Laith Abu Zeyad, défenseur palestinien des droits humains qui vit en Cisjordanie occupée. L’organisation demande aux sympathisant·e·s et aux militant·e·s du monde entier de manifester leur solidarité envers Laith et les autres défenseur·e·s des droits humains palestiniens et israéliens qui font l’objet de sanctions en raison de leurs activités militantes de défense des droits humains.
Amnesty International est totalement solidaire de Laith, confrère respecté, ami de confiance et dévoué défenseur des droits humains qui n’a rien fait qui mérite un tel traitement.
Julie Verbale, secrétaire générale par intérim d’Amnesty International.
Cette affaire est emblématique d’un ensemble de manœuvres de harcèlement exercées contre les défenseurs des droits humains en Israël et dans les TPO, et témoigne de l’intolérance croissante d’Israël à l’égard des voix critiques », a déclaré Julie Verbale, secrétaire générale par intérim d’Amnesty International.
« Les autorités israéliennes ont étrangement, et sans aucune explication ni aucun fondement juridiques, affirmé qu’elles détiennent des “preuves secrètes” justifiant cette interdiction de voyager. De toute évidence, elles utilisent l’une des méthodes les plus anciennes (et les plus tyranniques) qui soient pour réduire au silence les voix critiques. Il y a tout lieu de penser que Laith subit cette sanction uniquement en raison de son travail de défense des droits humains, et qu’il est ainsi le dernier en date d’une longue série d’opposants pacifiques ayant fait l’objet de représailles de la part d’Israël.
Alors que dans le monde entier les mesures de confinement commencent à être assouplies, les libertés fondamentales des Palestiniens qui vivent dans les TPO demeurent soumises à de sévères restrictions.
Pour les personnes comme Laith qui n’ont fait que dénoncer à haute voix des injustices, l’interdiction de voyager signifie qu’elles sont piégées pour une durée indéterminée sans aucune possibilité de quitter le pays. »
Mauvaise nouvelle supplémentaire : Amnesty International a également appris que Laith Abu Zayed ne sera pas autorisé à assister à l’audience de dimanche. Il a en effet besoin d’obtenir un permis spécial pour pouvoir entrer dans Jérusalem-Est occupée, où se trouve le tribunal. Or, le service de l’armée qui délivre les permis est fermé jusqu’à dimanche 31 mai, le jour de l’audience.
Complément d’information
En septembre 2019, les autorités ont refusé de délivrer à Laith Abu Zeyad, pour des « raisons de sécurité » non divulguées, le permis humanitaire dont il avait besoin afin de pouvoir accompagner sa mère pour des soins médicaux à Jérusalem.