Réagissant au rapport sur l’état du climat dans le monde réalisé par le programme Copernicus de l’Union européenne, selon lequel 2022 a été la cinquième année la plus chaude jamais enregistrée dans le monde, la deuxième en Europe, et les niveaux de gaz à effet de serre dans l’atmosphère n’ont jamais été aussi élevés, Chiara Liguori, conseillère politique sur le changement climatique à Amnesty International, a déclaré :
« Cela révèle la gravité croissante de la crise climatique, qui cause déjà des souffrances humaines à grande échelle dans proportions alarmantes. Des millions de personnes ont été affectées par des événements climatiques extrêmes en 2022, rendus plus probables et intensifiés par le changement climatique, notamment les inondations catastrophiques au Pakistan, la grave sécheresse en Afrique australe et en Afrique de l’Ouest, des canicules en Chine et en Inde, des températures d’été record à travers l’Europe, et la destruction causée par l’ouragan Ian à Cuba et en Floride.
« Il est choquant que malgré les nombreux éléments de preuve incontestables attestant l’accélération du changement climatique, la plupart des États et entreprises continuent à augmenter la production de carburants fossiles et ne mettent pas en place de stratégies de décarbonation ni de mesures de transition justes assez rapidement. La réticence des États parties ayant assisté à la COP27 à prendre l’engagement d’abandonner dans les meilleurs délais les carburants fossiles a été un échec collectif en matière de protection des droits humains et du droit universel à un environnement propre, sain et sûr.
« Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser passer une autre année sans changer de cap. 2023 doit être le point culminant final des émissions, et les États doivent prendre un engagement fort sur le plan international afin d’éliminer les carburants fossiles. Tous les États, mais en particulier les plus gros émetteurs de carbone, actuellement et historiquement, doivent adopter de toute urgence des mesures permettant de rompre avec l’addiction mondiale aux carburants fossiles qui dévaste notre monde. »
Complément d’information
Le rapport sur le climat mondial réalisé par le programme Copernicus, diffusé mardi 10 janvier, conclut que la température moyenne annuelle mondiale en 2022 se situait 0,3°C au-dessus de celle de la période de référence comprise entre 1991 et 2020, et environ 1,2°C au-dessus de celle de la période 1850-1900, censée représenter l’ère pré-industrielle. La concentration moyenne annuelle de dioxyde de carbone dans l’atmosphère s’est élevée à 417 parts par million en 2022 ; celle du méthane était de 1894 parts par milliard. Le service Copernicus de surveillance du changement climatique relève du programme européen d’observation de la Terre.