En réaction à la décision d’un tribunal français de condamner un policier qui avait agressé Tom Ciotkowski, bénévole britannique engagé dans l’aide aux demandeurs et demandeuses d’asile à Calais en 2018, puis qui avait fait de fausses déclarations contre lui, Katia Roux, chargée de plaidoyer à Amnesty International France, a déclaré :
C’est une décision importante dans une affaire qui est devenue emblématique des attaques de la police contre les personnes demandeuses d’asile et les défenseur·e·s des droits humains qui leur viennent en aide.
Katia Roux, chargée de plaidoyer à Amnesty International France
« Nous espérons que ces poursuites, qui ont été les seules à aboutir grâce à des éléments de preuve vidéo et à la détermination d’un petit groupe de militant·e·s, vont envoyer un signal clair selon lequel l’impunité pour les violences policières ne sera plus tolérée. »
Tom Ciotkowski a déclaré :
« Ces trois années ont été longues et stressantes, mais je suis satisfait de voir la police devoir rendre compte de ses actes. Si les violences policières restent incontrôlées et impunies, c’est tout le système qui pourrit de l’intérieur. Il est indispensable que des faits de ce type puissent être filmés et révélés au grand jour.
« Je frémis à l’idée de ce qui aurait pu arriver si moi-même et les autres n’avaient pas pu filmer cet incident. Le condamné pourrait très bien être moi aujourd’hui. J’espère que cette décision contribuera à faire réfléchir sur l’environnement hostile à l’égard des demandeurs et demandeuses d’asile à Calais et ailleurs, et favorisera une nouvelle approche plus bienveillante envers les personnes qui luttent pour leur survie là-bas et envers celles qui essaient de les aider. »
Complément d’information
Pour avoir filmé un policier français qui bousculait une autre personne bénévole à Calais en 2018, le bénévole Tom Ciotkowski a été violemment poussé par un policier, puis inculpé d’outrage et de violence. Au lieu d’être considéré comme une victime de violences policières, il a été traîné devant les tribunaux sur des accusions forgées de toutes pièces, avant d’être finalement acquitté en juin 2019.
Les poursuites engagées à l’origine contre lui étaient le reflet d’une tendance européenne générale à réprimer pénalement les actes de solidarité, afin de décourager les gens de défendre les droits des personnes migrantes et réfugiées.
Pour en savoir plus, veuillez consulter le rapport d’Amnesty International sur la criminalisation de la solidarité, disponible (en anglais) sur https://www.amnesty.org/en/documents/eur01/1828/2020/en/0.