Amnesty International a reçu la confirmation que les autorités égyptiennes ont exécuté huit hommes aux premières heures lundi 24 février au sein de la prison de Borg el Arab à Alexandrie. Ces hommes faisaient partie des 17 accusés condamnés à mort par un tribunal militaire en octobre 2018 à la suite d’attentats contre trois églises et un point de contrôle de la police, lors desquels 88 personnes avaient été tuées.
Les attaques visant des églises chrétiennes coptes et un point de contrôle de la police en 2017 étaient épouvantables, et leurs auteurs devaient être amenés à rendre des comptes pour leurs crimes. Cependant, une exécution collective n’est en aucun cas un moyen de rendre justice
Phil Luther, directeur de la recherche au bureau régional Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.
Ces hommes ont été exécutés à l’issue d’un procès inique devant un tribunal militaire, marqué par des allégations indiquant qu’ils ont été soumis à une disparition forcée et des actes de torture. Toute personne a droit à un procès équitable, quelles que soient les charges qui pèsent contre elle, a déclaré Phil Luther, directeur de la recherche au bureau régional Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.
« Depuis 2013, le nombre de condamnations à mort a explosé en Égypte, où les autorités exécutent souvent des personnes à l’issue de procès contraires aux règles d’équité les plus élémentaires et entachés d’allégations de torture. Nous appelons l’Égypte à stopper cette tendance alarmante. Les autres personnes accusées d’avoir participé à ces crimes horribles doivent être rejugées par une juridiction de droit commun qui respecte le droit international relatif aux droits humains et les normes en la matière. »
Selon un rapport publié conjointement par le Front égyptien des droits de l’homme et le Comité pour la justice, qui a été établi à partir du dossier de l’affaire, plusieurs accusés ont signalé au parquet avoir été soumis à une disparition forcée et à des actes de torture.
Amnesty International s’oppose à la peine de mort en toutes circonstances, quelles que soient la nature du crime commis, les caractéristiques de son auteur et la méthode d’exécution utilisée par l’État. La peine de mort est une violation du droit à la vie et constitue le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit.