Les autorités bahreïnites doivent immédiatement annuler l’exécution imminente de deux hommes reconnus coupables à l’issue d’un procès collectif inique après avoir été torturés pour les contraindre à « avouer », a déclaré Amnesty International le 26 juillet 2019.
L’organisation a des raisons de penser que Ali Mohamed al Arab et Ahmed Issa al Malali, qui ont été reconnus coupables de plusieurs chefs d’accusation, notamment d’avoir « formé et rejoint une organisation terroriste », pourraient être exécutés dans les 24 heures. Pendant qu’ils étaient en détention, les deux hommes ont été torturés par des agents de sécurité au moyen de décharges électriques et de passages à tabac. Les ongles des orteils d’Ali Mohamed al Arab lui ont également été arrachés.
Si les autorités bahreïnites mènent à bien ces exécutions, cela montrerait leur mépris absolu des droits humains.
La peine de mort est une violation odieuse du droit à la vie, et le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit. Le recours à ce châtiment est inacceptable quelles que soient les circonstances, mais il est encore plus choquant quand il est imposé à l’issue d’un procès inique au cours duquel les prévenus ont été torturés pour les contraindre à “avouer”.
« Les autorités bahreïnites doivent annuler immédiatement leurs projets d’exécution. Ces deux hommes pourraient être morts d’ici 24 heures. Les alliés internationaux de Bahreïn, notamment les États-Unis et le Royaume-Uni, doivent dénoncer dès aujourd’hui la situation et exhorter les autorités bahreïnites à stopper ces exécutions imminentes et à cesser de recourir à la peine de mort. »
Ahmed Issa al Malali et Ali Mohamed al Arab ont été reconnus coupables à l’issue d’un procès collectif de 60 personnes en janvier 2018. Tous deux ont épuisé toutes leurs voies de recours judiciaire.
Dans l’après-midi du 26 juillet, leurs familles ont été convoquées au dernier moment pour rendre visite aux deux hommes dans la prison de Jaw, où des informations font état d’une sécurité accrue, ce qui fait craindre que leur exécution soit imminente. Aux termes du droit bahreïnite, les personnes devant être exécutées doivent recevoir une visite de leur famille le jour même de leur exécution.
Amnesty International est opposée à la peine de mort dans tous les cas et en toutes circonstances.